La transformation

 

Dans cette partie, nous allons analyser comment la télévision peut transformer la réalité.

         La surmédiatisation et la surinformation se remarquent principalement dans les journaux télévisés. En effet le poids des mots ne valant pas le choc des images, les gens s’informent plus facilement en regardant les journaux télévisés qu’en lisant. Visant à faire un maximum d’audience, les directeurs de chaînes favorisent la retransmission en direct, car cela réduit le temps de l’analyse et de la réflexion. De ce fait, le téléspectateur garde une distance par rapport à l’évènement mais est assez proche pour se sentir concerné et culpabiliser. Celui-ci croit alors qu’il a compris grâce à la richesse visuelle. Peu à peu s’établit donc dans les esprits l’idée que l’importance des événements est proportionnelle à leur richesse en images. Plus un reportage sera riche en images plus il sera regardé. De ce fait les chaînes utilisent la spectacularisation (la recherche du sensationnel à tout prix), la mise en scène et l’émotionnel.

Nous pouvons développer l’exemple de la guerre du Golf, en effet elle a été la première  guerre télévisée et a donc influencé beaucoup  de spectateurs par le choc des images qui ont été parfois utilisées de façon excessive. En effet, certaines chaînes sont allées jusqu’à mettre en scène des faux témoignages, pour émouvoir les téléspectateurs, afin de populariser la guerre. Cela définit l’expression de « l’information spectacle ». Encore maintenant, le journal télévisé est structuré comme une fiction, c'est-à-dire que dans chacun d’eux,  les nouvelles se succèdent mais ne sont présentées que rapidement, sans être traitées en profondeur : trop de nouvelles, donc surinformation, avec trop peu de temps consacré à chacune d’elle entraîne la désinformation.

Les chaînes de télévision se servent donc de beaucoup d’images sensationnelles au détriment de l’information qui se doit d’être objective afin d’augmenter l’audimat. Ils livrent  lors de journaux télévisés, lorsqu’ils traitent de sujets importants, un nombre largement  excessif d’images pour faire croire a une information complète. Comme un dirigeant de TF1, a dit, il s’agit moins d’informer que de répondre aux attentes du public, de rejoindre l’opinion majoritaire, et donc faire l’audience la plus large possible. En exagérant certains faits, ils donnent une dimension importante à des événements qui ne le sont pas autant et vice versa. Pour prendre un exemple plus récent, nous pouvons citer l’exemple de la crise des banlieues durant laquelle s’était  posé la question de savoir s’il fallait ou non médiatiser cet événement car certains émeutiers étaient violents juste devant les caméras : faut-il ou non médiatiser la violence. 

 

 

Cela nous amène à nous intéresser à la violence à la télévision.

On peut s’apercevoir que de nos jours la violence est de plus en plus présente à la télévision. Cette forte présence a des  nombreux effets négatifs.

Ce graphique nous montre ce que pensent les personnes que l’on a interrogées du niveau de violence à la télévision.

 

        

Nous allons analyser deux principaux effets qui sont la banalisation de la violence ainsi que le désir de reproduction de la violence vue à la télévision.

La violence à la télévision se trouve dans la plupart des programmes on trouve même des dessins animés violents comme la série « Happy Tree Friends » qui met en scène des personnages enfantins qui cependant font preuve d’une violence extrême entre eux ( sang; torture….). Cette série est un parfait exemple du fait que la violence touche tous les publics à la télévision et en particulier un public de plus en plus jeune.

 

                                      

La violence touche les plus jeunes                                                Happy Tree Friends

 

De plus au cours de notre enquête nous avons pu voir que le plupart des gens trouvaient les journaux télévisés trop violents. Il est vrai que les journaux télévisés n’hésitent pas à traité des sujets en montrant des images violentes qui peuvent être vues par tout le monde. En Novembre 2006 par exemple les journaux télévisés de TF1, France 2, et France 3 ont consacré environ 15 minutes au sujet de l’Irak qui est souvent traité par des images violentes (Attentats, scènes de guerres..).

Mais la banalisation de la violence se fait le plus souvent par le biais des films et téléfilms. Les plus touchés par cette banalisation sont les enfants et les adolescents car pour eux la violence ne choque plus, elle peut devenir un jeu ou certains jeunes peuvent penser que comme dans les films la violence peut résoudre tous les conflits ou s’intègre dans la société.

 

Cette banalisation peut entraîner un désir de reproduction de cette violence vue à la télévision. Mais ce fait n’est pas nouveau. Déjà au Etats-Unis dans les années 20, on avait établi une relation entre la fréquentation des salles de cinéma et la délinquance. De nos jours cette relation existe encore mais elle s’effectue plus par le biais de la télévision que par le cinéma. Par exemple en 2002 un jeune de 17 ans frappe de plusieurs coups de couteau une de ses camarades, il expliquera ensuite qu’il a eu cette envie de tuer après avoir vu plusieurs fois le film Scream. Ceci est un fait grave, mais certains reproduisent la violence vue dans certaines émissions comme Jackass qui montre un groupe de personnes qui font tout et n’importe quoi sans se soucier des conséquences.

Johnny Knoxville (Jackass)

 

Il n’y a pas que les adolescents qui sont touchés par cette banalisation car une enquête sur des enfants de 6 à 10 ans montre la corrélation entre le nombre d’heure passées devant la télévision (films d’actions et séries télévisées) et les comportements agressifs ou délinquants.

 

 

Nous allons maintenant voir quelle est la relation entre la politique et la télévision.

Les hommes politiques, depuis l’arrivée de la télévision, ont toujours voulu s’en servir. Le premier grand homme politique qui l’a utilisée fut le général De Gaulle, il avait très bien compris l’impact de ce nouveau média et a profité de son essor pour en faire un outil de communication du pouvoir.

 

Charles De Gaulle

 

Avant que la télévision ne soit séparée de sa tutelle de l’état, le gouvernement pouvait montrer ce qu’il voulait et ne laisser pas s’exprimer l’opposition. La télévision sert aussi aux hommes politiques pour passer des messages importants, maintenant, les grands discours présidentiels sont toujours télévisés.

De nos jours on peut se demander si les hommes politiques font plus attention à leur image (notamment à la télévision) qu’à leur propos. Par exemple Nicolas Sarkozy, durant ses meetings engage une société privée pour le filmer et c’est lui-même qui choisit comment il va apparaître à l’écran car c’est la société que l’homme politique a choisi qui a les droits de l’image de ce dernier. Ainsi les chaînes de télévision ne peuvent pas choisir les images qu’elles vont diffuser car elles leur sont imposées par la société privée choisie par l’homme politique.

Un autre aspect important de la politique à la télévision est les débats. Au cours de notre enquête, 56.19% de personnes nous ont répondus qu’ils regardaient les débats télévisés mais seulement 36.27% nous affirment que ces débats peuvent modifier leur opinion politique. Ces débats peuvent aussi participer à la démocratisation de la politique car tout le monde peut les regarder et ainsi connaître réellement les idées des candidats.

La télévision est un moyen de « contrôle » de la population et les hommes politiques le savent bien et s’en servent. Par exemple, certains journalistes ont dénoncé le fait que les journaux télévisés ont surmédiatisé la violence lors de la campagne présidentielle de 2002, ce qui « avantage » les partis de droite.

 

 

Dans son rôle de transformation du réel, la télévision peut être un facteur de socialisation des individus.

Les médias sont omniprésents dans la vie quotidienne, et en particulier la télévision, qui est le principal média chez les jeunes. L’enfance est la période d’apprentissage et de découvertes, celle ou l’enfant expérimente de nouvelles choses en s’appuyant sur la réalité, ce qu’il voit autour de lui, mais notamment de ce qu’il voit à la télévision. Plus il passe de temps à la regarder, plus il en retire des informations et des idées, et c’est à l’âge de 7 ans qu’il se rend compte de réalité ou non de la télévision, ce qui ne veut pas dire qu’il les distingue pour autant. Environ un an plus tard, c’est l’âge où l’enfant devient le plus exposé au pouvoir de la télévision, car il est en âge de se forger sa propre opinion. Elle joue donc un rôle important dans la socialisation des plus jeunes, pour qui les écrans sont devenus des objets routiniers, simples et ludiques.

         La télévision peut parfois être vue comme un élément du lien familial, du fait qu’elle est généralement regardée collectivement. De plus, nous pouvons voir qu’une fille sur deux regarde son émission favorite avec sa mère. Ce lien entre parents et enfants est en revanche quasi inexistant pour d’autres médias, et en particulier pour les « médias numériques », c'est-à-dire les ordinateurs, les consoles de jeux vidéo…

         Par ailleurs, la télévision peut être un moyen d’échanges, au sein de la famille, ou d’un groupe. D’après une étude menée par Dominique Pasquier, directeur de recherche au CNRS, 8 enfants sur 10 disent parler de la télévision avec leurs amis, à l’école. Le petit écran est largement en tête des sujets de discussions abordés dans la famille, et peut même aller jusqu’à devenir une source de conflits entre les enfants et leurs parents, du fait que ces derniers veulent contrôler et parfois imposer les programmes que leurs enfants regardent, ce qui leur donne le sentiment de continuer à exercer leur autorité.

 

 

Le graphique ci-dessous nous montre pour quelles personnes, la télévision est un sujet de discussion :

 

 

 La télévision a un impact plus important sur les familles d’origines modestes, que sur les familles plus aisées, du fait que la télévision est presque l’unique source de distractions, d’information, et d’ouverture sur le monde, tandis que chez les familles favorisées, d’autres facteurs enrichissent leurs débats et leurs échanges. A cela on peut ajouter que dans certaines familles, la télévision a un rôle très important dans l’organisation des horaires (comme les repas) ou la disposition des meubles.

 

         La socialisation peut également se faire par le biais de la télé-réalité, car nombreux sont les jeunes qui s’identifient aux candidats.

La première émission de télé-réalité a été diffusée en 1973 aux Etats-Unis, elle s’appelait « An American Family » et racontait le divorce d’une famille californienne. Le principe de ce genre d’émissions est donc de s’introduire dans la vie privée de personnes ordinaires. Suite au développement de ces programmes, d’autres ont connu leur essor, comme par exemple les reality shows, des émissions dans lesquelles Monsieur Tout Le Monde vient raconter une expérience qu’il a vécue.

         Le succès de la télé-réalité explose véritablement en 1999 avec l’émission « Big Brother » diffusée au Pays-Bas. L’idée : enfermer plusieurs candidats dans une villa sous l’œil de caméras et montrer comment ils cohabitent. L’émission remporte un tel succès qu’elle s’exporte dans 70 pays, dont la France, où elle est rebaptisée « Loft Story ». Le programme, lancé en 2001 sur M6, fait scandale. Les grandes chaînes concurrentes soutiennent qu’on ne peut pas tout montrer à la télévision, mais s’empressent de diffuser leurs propres émissions de télé-réalité. Cela peut s’expliquer par le fait que grâce à la première saison du « Loft », M6 a parfois attiré plus de 8 millions de téléspectateurs et aurait gagné près de 15 millions d’euros.

         Il y a 5 genres dans la télé-réalité :

                   -le télé-crochet : des candidats sont en compétition pour gagner la possibilité de devenir des professionnels de la chanson.

                   -l’expérience de vie : des candidats échangent leurs vies, et vivent dans un milieu totalement différent.

                   -la séduction : des candidats doivent séduire d’autres participants venus en couple.

                   -l’isolement : des candidats sont isolés du reste du monde, et sont éliminés un par un, jusqu’à ce qu’il ne reste que le gagnant. Ces derniers se trouvent soit dans une villa luxueuse, soit sur une île déserte.

                   -l’intervention d’un expert : grâce à des experts, des candidats peuvent changer leur mode de vie, leur apparence, la décoration de leur maison...

         Sur ce graphique nous pouvons voir que les femmes regardent plus souvent la téléréalité que les hommes. Nous pensons que ce type de programmes fait appel aux valeurs féminines et aussi que les hommes regardent plus les programmes sportifs pour se détendre.

 

 

                   Pour attirer des téléspectateurs blasés, des émissions de plus en plus dégradantes sont apparues. Dans « Koh Lanta », on a vu des candidats déguster des vers blancs et dans « La ferme des célébrités », la chanteuse Eve Angeli aspergée de bouse en trayant une vache.

         Ces émissions ne sont donc principalement qu’exagération, et mise en scène, dans le but de choquer et de se différencier, pour attirer de plus en plus de téléspectateurs.

Cependant, l’institut Médiamétrie réalise des études montrant que les séries auraient davantage de succès que les émissions de télé-réalité, car les gens se disent lassés des débordements. De la à dire que la « real TV » est enterrée serait un terme trop fort, nous nous contenterons de citer Mathias Gurtler, qui travaille dans cet institut, et qui soumet «que nous sommes simplement à la fin d’un cycle ».

Nous pouvons donc en déduire que la télé-réalité est un moyen pour faire passer des valeurs comme l’individualisme mais son but principal est de réaliser de l’audience.

 

 

 

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